La raison a ses limites que la folie ignore.

La forêt interdite, quel bel endroit pour se promener. Je me demandais pourquoi elle était interdite. C'était un joli bois, même s'il m'était arrivé de croiser plusieurs créatures assez étranges. Mais au niveau étrange, je sais que je n'ai rien à dire. Que pourrais-je faire aujourd'hui pour m'occuper ? Le soleil avait l'air de briller au-dessus des cimes touffues des immenses arbres. Mais dans la forêt, le temps n'avait aucune importance, comme si je me trouvais dans un autre monde. Les feuillages des hauts sommets protégeaient de la pluie, du soleil et du vent. Ce n'était qu'une terre d'arbres noire, silencieuse et dangereuse... Que demander de plus ?!

Alors je voguais dans les airs, le ventre vers le haut, les pattes derrière la tête. J'affichais mon immense sourire aux denses cimes. J'écoutais du bruit en dessous, un animal sans doute. Un animal vagabond à la recherche d'un chat à croquer. Quelles sortes d'animaux pouvait-il y avoir en pleine matinée ? Il m'était arrivé de voir des loup-garous les nuits de pleine lune, et quelques fois, des sorciers souffrant de la malédiction des vampires. Ils attaquaient des licornes et des sombrals. Mais nous étions en plein matinée, alors les loup-garous et les vampires étaient trop occupés à masquer leur identité à l'école.

Je me tournai alors dans les airs pour regarder qui était au dessous de moi. Ô suprême joie ! mon sourire s'agrandit encore plus en voyant une jeune humaine se promener dans la forêt. J'allais pouvoir m'amuser un peu. Mon corps devint rapidement une opaque fumée grise avant de se dissoudre dans l'air pour me déplacer plus près de cette femme tout en étant invisible.

Fleurpageons, les rhododendrons
Gyrait et vomblait dans les vabes
On frimait vers les pétunias
Et les mumrades en grappes.

Quelle meilleure façon de manifester sa présence que par le chant de cette douce mélodie de folie. Ainsi je me couchai sur une branche d'arbre face à la femme. Mon corps se matérialisa doucement. Ma tête tout d'abord, avant mon corps. Puis je fixai la supposée sorcière de mes grands yeux, affichant mon sourire perpétuel. Si seulement elle pouvait être une étrangère perdue, je pourrais la perdre encore plus dans cette grande forêt. Et ça, c'est mon plus grand plaisir.

Où vas-tu ? Tu es perdue ?

Evalia se promenait. Elle avait besoin d'air en ce bel après-midi, trop bel après-midi à son goût d'ailleurs. Elle était dans le parc pour se dégourdir les jambes mais vu qu'il y avait trop de soleil et qu'elle était un peu sur les nerfs, elle se dirigea rapidement vers la forêt interdite. Certes cette forêt était interdite pour les élèves, mais on ne l'avais jamais spécifié si elle était ou non interdit pour les professeurs donc pourquoi ne pas en profiter.

Alors qu'elle se rapprochait, elle voyait les arbres se faire plus grand et plus épais aussi. Vu la couleur sombre des tronc rien qu'à l'entrée de cette forêt, elle se disait très bien qu'il devait faire bon et plutôt noir, tout ce qu'il lui fallait pour le moment en somme. Il ne lui manquerait plus qu'un animal voulant l'attaquer pour qu'elle puisse se défouler sur lui et sa journée prendrait un tournant beaucoup plus agréable.

Elle pénétra cette douce forêt. Elle passa d'abord l'orée de la forêt qui n'avait rien de bien intéressant, toujours trop espacé à son goût, puis arriva à la forêt même où elle se dépêcha de s'enfoncer plus profondément dans les ténèbres. Elle marcha un bout de temps sans rien rencontrer. Elle avait bien vu des animaux mais ils avaient tous fait demi-tour rapidement quand ils avaient senti sa présence.

A un moment, elle entendit une drôle de chanson avec des paroles encore plus bizarres. D'ailleurs elle n'en comprit pas le sens. Elle devrait peut-être poser la question à la personne qui chantait cela. Mais pas moyen de savoir de où venait cette chanson. Il n'y avait rien n'y personne autour d'elle. Elle releva les yeux au moment où elle entendit "Où vas-tu? Tu es perdue?" Elle eu presque un sursaut qu'elle retint à la dernière minute.

Elle regarda attentivement la chose sur l'arbre. Elle pouvait presque le qualifier de chat mutant. De toute façon, il ne pouvait faire partir de la catégorie des chats puisqu'il parlait et même dans le monde magique un chat ne parle pas. Il avait d'ailleurs un grand sourire plaqué sur la 'gueule', elle ne savait si elle pouvait appeler cela une gueule et vu le sourire, elle hésita encore plus.

* Bon faut que je me lance dans une réponse car je suppose qu'il ne me laissera pas partir comme cela. *

"Non je ne suis pas perdue. Et je ne vais nulle part en particulier. Je suis juste venue, histoire de dire de calmer mes nerfs. Et si je puis me permettre à moins que tu ne sois mon imagination ce que je doute fort. Qu'est-ce que tu es et qui es-tu."

Elle lui posa la question en se tenant bien face à lui même si il était en hauteur. Elle n'avait pas l'intention de tourner le dos à un être comme ça.

Elle n'était pas perdue... Quelle déception ! Peut-être pourrais-je l'aider à se perdre si elle voulait bien me suivre. Elle me répondais en restant bien face à moi, pendant que je balançais une patte dans le vide et que mon autre tenait ma tête. J'étais toujours couché sur la branche, légèrement de côté, laissant apparaître ma bedaine assez grasse, j'ose avoué. Elle voulait se calmer les nerfs ? Mauvaise idée que d'aller dans la Forêt Interdite pour cela. Lorsqu'elle me demanda qui j'étais, j'élargis de plus belle mon sourire, laissant apparaître ma farandoles de petites dents pointues.

Mon corps devint fumée, et ma tête flotta alors toute seule vers la jeune femme. Cette tête qui lévitait... Elle était plus grosse que la sienne. Mais sa chevelure noire rattrapait le tout. Ma gueule de Chat arriva à une soixantaine de centimètres de son doux visage de sorcière. Quelques secondes, puis de nouveau cette fumée grise. Je venais de me dissoudre dans les airs. Et voilà qu'elle ne pouvait pas me voir, mais moi, je la voyais, j'étais toujours là. En réalité, je volais au-dessus de sa tête, tentant une réponse à lui lancer.

Tu doutes que je proviennent de ton imagination, hmmm ?
Tu penses pouvoir savoir qui je suis,
alors que tu doutes de ma propre existence.

Je réapparus enfin au niveau de son épaule gauche. Je tournais sur moi-même, faisant inutilement des tonneaux, mais cela m'amusait grandement. Je m'arrêtai pour continuer ma tirade.

Si je n'existe pas, alors je ne suis rien ni personne.
Pourtant je suis bien là, donc je dois bien exister.
Es-tu assez sotte pour ne pas savoir ce que je suis ?
Ne serais-je pas un simple chat ?

Alors pour la première fois depuis le début de la journée, mes pattes se posèrent doucement sur le sol légèrement humide de la Forêt Interdite. Et je me mis à marcher, d'une démarche hautaine de chat pacha. Je suivais le sentier, m'éloignant peu à peu de la sorcière. Me suivrait-elle ? Je l'espère.

Evalia resta bien à sa place à regarder le chat. Tout d'abord il lui avait fait un grand sourire suite à sa question de qui il était et d'ailleurs vu le nombre de dents elle doutait avoir bien vu. Puis voir sa tête se promener seule jusqu'à elle. Non mais c'était sûr. Même dans le monde magique, on pouvait rencontrer quelque chose de totalement irréalisable. Mais bon elle n'allait pas se plaindre non plus. Elle aurait du passer son chemin si elle ne voulait rien avoir à faire cet animal. Mais c'était trop tentant de savoir qui il était, ce qu'il était pourquoi il trainait ici et s'intéressait à une simple prof venant dans la forêt interdite.

Le corps de chat disparut alors qu'il commençait à vouloir l'embrouiller avec son petit discours sur ce qu'il était, sur le fait qu'il existait vraiment et autre. C'était bien sa veine de tomber sur un chat des plus bizarres avec des phrases encore plus bizarre alors qu'elle voulait juste un peu de torture sur animaux.

Elle le vit apparaître à côté de son épaule gauche pour faire des tonneaux. Cela avait l'air de l'amuser, mais il s'arrêta pour continuer son discours sur lui et ce qu'il était. Il lui proposa même le fait d'être un simple chat. C'était possible dans le fond. Peut-être un animagus chat qui était revenu sur terre en tant que fantôme sous sa forme de chat. Ça pourrait expliquer beaucoup de chose mais pas assez en même temps. Pourquoi tenait-elle tellement à savoir ce qu'il était de toute façon et ne dit-on pas la curiosité tue le chat? Elle devrait peut-être y penser plus souvent à cette phrase parce que là, elle était plus que curieuse sur la petite bête au gros ventre.

Evalia vit le chat se poser sur le sol.

* Tiens, pourquoi décide-t-il de marcher alors qu'il peut tout simplement voler? Pour quoi continue-t-il le chantier? Que veut-il? Devrais-je le suivre ou simplement laisser tomber? Mais si je laisse tomber maintenant, je n'ai aucune idée du moment où je le rencontrerai de nouveau pour une petite discussion. Je ferai peut-être bien de le suivre alors. Mais je n'ai pas spécialement les habits qu'il faut pour la chasse au chaton. Quoique je peux les transfigurer en fait. Bon allez, va pour le fait de le suivre. En avant marche. *

Evalia changea ses vêtements d'un coup de baguette et se mit à suivre doucement le chat. Elle se méfiait de tout ce qui l'entourait. Elle n'aimait pas suivre quelqu'un dans cette forêt. Certes elle avait appris à la connaître un peu mais elle ne voulait pas rester trop longtemps non plus. Elle avait des cours à dispenser.

Je savais que la sorcière me suivait, j'écoutais derrière moi les bruits de ses pas. L'innocence des humains me surprendra toujours, c'en est presque pitoyable. Dans un murmure, je riais, continuant à me dandiner sur les sentiers sinueux de la Forêt Interdite. Aucun animal n'avait l'air de manifester le moindre signe de vie par ici. une chose bien étrange car un gros chat potelé comme moi doit attirer tous les monstres en quête d'un repas à se mettre sous la dent pour combler leur appétit insatiable. Mais là n'était pas le problème. En tout cas pas pour moi, pour ma sorcière bien-aimée qui me suivait, je doute qu'elle reste indifférente à la rencontre d'animaux sauvages.

Je marchai ainsi une dizaine de minutes, m'enfonçant plus profondément encore dans l'interdit de la Forêt. Puis enfin, je décidai qu'il était tant d'arrêter ce petit jeu. Alors je me mis à rire doucement, ma queue tournait inutilement derrière moi. Elle moulinait l'air. Trois tours ainsi sans que rien ne se passa. Puis, au quatrième tour, hop ! Ma queue se retrouva seule dans l'air pesant de la Forêt, j'avais disparu. Je ne tardais pas à faire disparaître ma queue à son tour. Je réapparus dans le dos de la sorcière aux cheveux d'ébène, couché dans les airs, les pattes derrière la tête.

Tu as maintenant la preuve que je suis un chat.
Je ressemble à un chat, je marche tel un chat.
Donc je suis un chat.

Je volai jusqu'à la plus basse branche d'un arbre tout près de la femme. Et du coussinet, je caressai l'écorce sèche de mon accoudoir. La jeune femme était méfiante à mon égard. Pense-t-elle que je pourrais l'attaquer ? Comme si je n'avais que ça à faire. Je ne vois même pas l'utilité de manger. Mais peut-être pourrais-je encore m'amuser un peu avec elle ? Alors je posai mes billes d'yeux sur elle, et les écarquilla encore un peu, en élargissant mon sourire.

J'espère ne pas trop t'effrayer.
Je suis arrivé ici par mégarde.
Et je cherche maintenant à m'occuper.
Que dirais-tu si je t'accompagnais
jusqu'à l'enceinte du château ?
Tu pourras me faire visiter cette école.

Je me volatilisai alors de la branche pour revenir devant le professeur. Je croisa les coussinet tel un moine se préparant à la prière, et je lançai un regard d'espoir à la sorcière, avec un sourire de supplication d'enfant gâté. Je voulais qu'elle accepte, que l'on aille à Poudlard, qu'elle me montre les moindres recoins. Pour qu'enfin je puisse avoir un endroit où m'amuser. Je pourrais mettre l'école sans dessous-dessus en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

Evalia suivit le 'chat' dans la forêt, ils s'enfonçaient de plus en plus mais il n'y avait personne et aucun animal dans les alentours. Ce qui était du moins bien étrange. Pendant un bon dix minutes, elle ne fit que suivre ce chat. Elle se demandait même à quoi rimait ce manège puisqu'elle savait que ce sentier ne menait nul part. Elle l'avait déjà pris dans le passé. Quand le chat décida de s'arrêter, elle resta à bonne distance de lui et le surveilla. Elle l'avait déjà vu disparaître donc si elle pouvait le surveiller un maximum cela serait pas mal.

Le dit chat fit tourner sa queue avant de disparaitre. Encore une fois, il avait décidé de jouer la carte du je disparaît et réapparait là où tu ne t'y attends pas. Elle devrait peut-être essayer de lui mettre un sort pour savoir où il était à tout moment. C'était une bonne idée mais le matou n'accepterait certainement pas et sans son autorisation, elle aurait du mal à agir puisqu'elle se doutait qu'il disparaitrait aussitôt. Il fallait qu'elle s'arrange pour qu'il accepte ce sortilège si il avait l'intention de rester dans les alentours de Poudlard. Elle pouvait toujours s'arranger pour que ce sortilège ne lui serve qu'à elle et personne d'autre. C'était une bonne façon de le laisser rôder et d'éviter de tomber dessus quand elle ne souhaitait pas entendre ses phrases à rallonge.

Alors qu'elle réfléchissait sans faire attention à l'endroit où se trouvait ce foutu chat, elle l'entendit parler. Lui démontrer qu'il était bien un chat.

"Mon cher ami. Je penserai peut-être un jour à associer le mot chat avec ton cas. Mais pour aujourd'hui je suis au regret de t'annoncer que j'ai un problème concernant le dit cas. Si tu peux me démontrer par autre chose que a+b que tu es un chat, j'y croirais peut-être mais ta gueule, le fait que tu parles aussi ne me donne pas l'envie de te classer comme tel. Sur le fait de tes disparitions, et le fait que la classification de fait vaste. Je te mettrais bien dans une de leur sous partie."

Elle le vit se poser sur une branche basse d'un arbre et la regarder avec des grands yeux ronds et un sourire lui montrant toutes ses dents et ses dents surnuméraires aussi. Il lui parla ensuite du fait qu'il ne voulait pas l'effrayer, qu'il était ici par mégarde et qu'il souhaitait connaître le château.

* Mais oui, le château, si j'arrive à lui faire porter le sortilège et à l'envoyer dans le château pour un peu d'action en m'évitant au passage, tout serait tellement plus marrant. Je pourrais voir des prof s'arracher les cheveux, des élèves partir en courant et que sais-je encore. *

Elle le fixa et un grand sourire sadique se fraya un chemin sur sa jolie bouche. Elle devait réussir à le convaincre par contre de porter ce sortilège ce qui n'était pas une mince affaire mais bon le tout était d'essayer et elle verrait bien où cela mène. Le temps de sa réflexion, le chat avait reprit place devant elle.

"Je serais tentée d'accepter de t'emmener au château et de te montrer les passages secrets. Mais pour cela il me faut quelque chose en compensation. Tu comprendras que je ne fais jamais rien pour le plaisir d'aider mais pour ce que je reçoit en échange et je pense que tu pourrais mettre d'une certaine utilité. Je suis désolée de la tournure de la phrase mais c'est celle qui convenait le mieux avec ce qui va suivre."

Elle fit une petite pause en regardant le chat droit dans les yeux. Elle restait sur ses gardes mais elle appréciait déjà l'arrière goût des idées tordus que pouvait avoir ce 'chat'. Elle pourrait énormément s'amuser avec lui dans le château.

"Bien je voudrais tout d'abord te poser dessus un petit sortilège. Rien de bien méchant. Il ne me servira qu'à moi pour savoir où tu es. Parce que tes coups de je disparaît et je réapparait, je n'apprécie que très peu. Bien entendu pour ce petit sortilège, je t'emmènerai juste dans le parc du château et de montrerai en gros comment rentrer mais je ne ferais rien pour tu sois accepté par notre très chère directrice, si jamais tu ne lui plait pas. Deuxièmement, je voudrais que tu me promette d'éviter de venir me voir pour t'amuser et d'éviter de rentrer dans ma salle de classe, mon bureau et mes appartements sans mon autorisation sinon je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour te faire disparaître de cette surface de la Terre. Pour cette petite promesse, tu auras le droit à tous les passages secrets existant et connus de ce château."

Elle refit une pause en souriant de toutes ses dents cette fois-ci parce qu'elle imaginait notre cher ami ici présent en train d'effrayer les élève dans la grande salle en renversant les tables et autre. Oh si seulement il acceptait, elle serait trop heureuse, un peu d'action dans ce château.

"J'attends ta réponse, le plus tôt possible. Je ne suis pas ce que nous pouvons appeler quelqu'un de patient."

Ainsi donc je n'étais pas considéré comme un chat aux yeux de cette femme. De toute façon, cela n'avait aucune importance. Pourquoi un Chat magique n'avait-il pas le droit d'exister ? Surtout en ce monde où se prolifèrent sorciers, loup-garous et autres créatures étranges en tout genre. Moi, je sais ce que je suis, et je en suis pas là pour plaire à la population ou me justifier quand à ma nature. Néanmoins, si je devais gagner la confiance de cette demoiselle, il serait préférable de me décrire plus précisément.

Mais je n'eus pas le temps puisqu'elle me lança une tirade des plus intéressantes. Son sourire sadique et son regard perçant ne faisaient que prouver la volonté et la sincérité de ses dires. Ainsi donc elle voulait être ma complice, me lancer un sortilège pour ne pas me perdre de vue. Elle avait la folie des grandeurs ! Pourquoi accepterai-je ceci ? Pour une aide quelconque dont je me passerais bien, mais l'idée d'avoir une complice était alléchante. Ainsi, à la fin de sa proposition, je me léchai les babines de mon grand sourire. Pas patiente ? Mais c'est sur la patience et la logique des gens que je tirais ce que certains appellent ma folie. Je devais donc lui donner une réponse. Ce qui allait prendre un certain moment, vu le nombre de choses auxquelles je devais répondre.

Tu voudrais être ma complice ?
Voilà une proposition... intéressante.
En ce qui concerne les passages secrets,
je n'en ai pas besoin.
Je peux me faire invisible et me transporter
là où bon me semble.
Des passages secrets ne seraient
que perte de temps.
As-tu déjà essayé de lancer
un sortilège à un fantôme ?
Non, je ne suis point un fantôme,
mais c'est tout comme.
En fait, le seul sortilège qui a marché sur moi
est celui qui m'a rendu libre.
Un sorcier au bras de métal m'a délivré,
et a essayé de me lancer des sorts.
Ce fut en vain, je suis incapable de subir la magie.
Néanmoins, tu as ma parole de Chat de Chester
que je ne te jouerai pas de tours.
Que ce soit envers toi, envers tes cours ou les lieux t'appartenant.

De toute façon, ma parole vaut plus que la sienne. Si elle refuse, je n'aurais qu'à disparaître et la laisser seule ici. Si elle accepte, je la suivrai jusqu'au château où l'on sèmera la zizanie, provoquant désordre et anarchie. Une pincée de folie suffit pour déranger l'ordre établi. Toujours dans les airs, je m'étirai en baillant avec une grande lassitude, et pourtant excité à l'idée de m'amuser au château.

Evidemment pour que tout soit parfait,
Tu devras faire comme si de rien était.
Alors récapitulons notre marché.
Tu m'indiques les meilleurs lieux du château,
Et je sème la pagaille parmi les élèves et enseignants.
En échange je te laisserai tranquillement,
Vivre en admirant mes méfaits inlassablement
Et me conseiller sur les meilleures farces à faire.

Je volai jusque derrière le professeur et déposai délicatement mes coussinets sur son épaule.

Les sortilèges étant inefficaces,
Tu dois me faire confiance,
Et croire en la promesse que je t'ai faite.
Si par malheur je ne la tiens pas,
Je te jure de quitter ces lieux de ce pas.

Enfin je passai par-dessus la tête de ma complice, si tel est son souhait, pour commencer à voler en direction du château. Avec un grand rire de Chat fou, je perçai le silence de ces lieux interdits. Et je fis quelques roulades dans les airs en avançant entre les arbres sinueux.

Evalia écouta religieusement ce que la chat lui disait. Il était d'accord pour l'avoir comme complice, enfin complice était un bien grand mot. Mais les passages secrets ne l'intéressait pas, elle devrait peut-être lui expliquer deux ou trois petites choses dessus. Ils pouvaient être très utile quand on savait ce que les élèves pouvaient faire dedans. Mais elle lui en parlerait en temps voulu. Quand elle aurait une bonne idée pour ces passages. Elle écouta la suite bien entendu et compris très bien qu'il était pas loin des fantômes, elle n'avait pas rêvé et n'avait pas eu tort. On pouvait le classer dans une sous catégorie des fantôme. Elle ne pourrait rien lui faire de magique c'était vrai mais si il tenait sa parole de chat de Chester, cela ne la dérangeait absolument pas. Faire comme si de n'était, facile, pas de problème pour elle. Elle ne risquait pas de crier qu'elle s'amusait à aider un chat fou à rendre fou les habitants du château.

"Si c'est comme ça, je t'accepte avec plaisir. Bien entendu, tu auras quand même des explications sur les passages secrets les plus utilisés. Je suis sûre que tu pourrais pas mal t'amuser dans certains. Mais nous verrons cela plus tard. Maintenant si tu évitais de tourner dans tous les sens pour aller au château, cela m'évitera de regarder dans les environ pour savoir où tu te diriges. Maintenant redescend un peu. S'il te plait."

Evalia entendit son rire percer le silence de la forêt interdite et soupira. Elle se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir faire de ce chat jusqu'au château. Si il continuait de rire jusqu'au parc, les élèves l'entendraient et tout le monde saura que la prof de sortilèges et enchantements était sortie de la forêt interdite. L'endroit même d'où était sorti un chat volant et totalement fou, non sans parler du physique. Mais bon elle ne pouvait pas faire grand chose contre cela. A la place, elle continua de marcher en direction du château tranquillement sans s'inquiéter le moins du monde de ce qui l'entourait.

Tout ce qu'elle avait en tête en ce moment était l'image de visages déformés par les bêtise de ce cher chaton. Elle voyait bien la grande salle avec les tables retournées et les bancs dans tous les sens. Les professeurs devenant fou parce qu'ils n'arrivaient pas à calmer ce petit diable qui avait fait irruption dans le château. Elle avait un grand sourire sur les lèvres et les yeux qui brillaient tellement elle était heureuse de toutes les images que son esprit lui montrait. Elle reprit connaissance de son entourage quand elle trébucha sur une branche d'arbre. Il n'y avait qu'elle pour dériver dans ses rêves alors qu'elle était dans la forêt interdite, réputées pour posséder grand nombre d'animaux dangereux.

[désolée manque d'inspiration d'un coup, j'espère être restée compréhensible quand même]

Effrayer des enfants dans les passages secrets ? Voilà une option intéressante ! J'étais flatté d'avoir convaincu le professeur de suivre mes demandes. Après le rire déchirant le silence de la forêt, je restai silencieux, mieux valait ne pas se faire remarquer. Si quelqu'un m'écouter, je pourrais disparaître, mais pas la femme qui m'accompagnait, donc cela mettrait notre plan à l'eau. Je pensais déjà aux frayeurs que je vais provoquer au sein des élèves et des professeurs. Il faudra que je rende visite à la Directrice qui m'a l'air, ma foie, très peu appréciée. Puis je retournerai voir celui qui m'a sorti de mon livre, de ma forêt que j'appréciais tant. Oh pas que je veuille le punir, puisque je me plais autant ici que là-bas, mais bien parce que la surprise qui l'a envahit en m'ayant perdu ne serait rien comparée à la surprise qu'il aurait en me renvoyant.

Je continuais à voler devant la jeune femme qui paraissait bien silencieuse. Une qualité que j'aime titiller lorsque l'occasion s'y présente. Parfois dans mon vol, je brassais l'air avec mes pattes, tel un humain nageant sous l'eau. Et je marmonnais les paroles du Jabberwocky, cette mélodie si étrange qu'elle en devient plaisante et peut rendre fou qui l'entendra de trop. Je fis une demi galipette dans les airs pour me retrouver la tête en bas, les yeux face au regard de la sorcière.

Fleurpageons, les rhododendrons...
Oh, ne reste pas si silencieuse.
Prouve-moi autrement que par a+b
Que je suis bel et bien un chat.
Je te prouverai alors que je suis un chat
Fou. Car oui, je suis fou. Comme toi.
Au fond, nous sommes tous fous.

Je n'eus pas le temps d'entendre une réponse car je vis une lumière briller dans les yeux de la femme. Je me remis la tête en avant et aperçus au loin la lumière du jour. Nous arrivions au Parc de Poudlard. Je fis un demi tour de cent quatre-vingt degré pour regarder la femme, cette fois à l'endroit, mais ne pouvant voir où j'allais. Je posai ma tête dans mes coussinets et la patte qui soutenait ma tête s'appuyait sur mon autre patte.

Eh bien, nous voilà arrivés.
Que le spectacle commence.

Je disparus doucement, en commençant par la queue jusqu'à ce qu'il ne reste plus que mon sourire flottant dans les airs. Puis je me déplaçais derrière la sorcière et plaçai mes pattes sur son épaule gauche pour lui faire comprendre que je restais à ses côtés, non pas que je veuille jouer d'elle, mais pour ne pas éveiller les soupçons si quelqu'un se trouvait dans le parc.

Evalia continuait son chemin dans la forêt vers le parc de Poudlard. Après avoir trébuché, elle avait tout fait pour rester parmi les être vivant ou semi vivant dans le cas du chat. Elle savait que si elle recommençait à se laisser emporter, elle finirait certainement par avoir la tête dans un arbre ou être à plat ventre sur le sol. Elle voyait le chat voletait devant elle. Il plairait certainement à la directrice et à certains élèves par contre au niveau des professeurs, elle n'était vraiment pas sûre qu'il plaise à quelqu'un.

A un moment, je vis apparaître devant mes yeux les yeux du chat. D'après la position de sa gueule, il devait être la tête en bas. La seule chose qu'elle entendit fut :

Fleurpageons, les rhododendrons...
Oh, ne reste pas si silencieuse.
Prouve-moi autrement que par a+b
Que je suis bel et bien un chat.
Je te prouverai alors que je suis un chat
Fou. Car oui, je suis fou. Comme toi.
Au fond, nous sommes tous fous.

Mais cela ne m'intéressait pas vraiment, il y avait de la lumière droit devant nous. Donc le parc n'était plus loin. Elle atteindrait bientôt le château et pourrait lâcher l'animal dans celui-ci. Elle espérait juste qu'il commencerait rapidement à faire des siennes, histoires de rigoler un peu. Bon elle ne montrerait pas qu'elle s'amuse comme une folle devant les futurs actes de notre chat, mais intérieurement, elle jubilerait.

En avançant de plus en plus vers l'Orée de la forêt, elle vit le chat se mettre à disparaître petit à petit. Elle ne se posa pas la question de savoir où il était passé car elle sentit quelque chose sur son épaule gauche, ce qui voulait dire qu'il devait être derrière elle ou peut-être devant voir à côté, dans tous les cas il était quelque part sur son côté gauche et tant qu'elle le sentirait, elle n'aurait pas à s'inquiéter de savoir où il est pour le faire pénétrer par la porte du château et lui faire visiter les pièces les plus importantes. Après, elle le lâcherait dans la nature, ou plus exactement dans la château. Puis si ils croisaient les passage secret les plus importants, elle lui en parlerait rapidement aussi. Un bon programme en somme.

Elle arriva dans le parc et se mit à le traverser. Elle coupa tout simplement à travers tout, ne voyant pas le but de prendre les chemin et de faire un détour pour atteindre le château. Elle croisa quelques élèves sur le chemin mais ce n'était pas une prof très appréciée pour la seule et bonne raison qu'elle aimait la magie noire et que dans c'est cours, elle apprenait des sorts de magie noire aux élèves et certains élèves n'aimaient pas ce genre de magie. Pour différentes raisons qui ne l'intéressaient pas elle.

A quoi bon essayer de lui parler ? Non seulement elle ne pouvait me répondre car nous traversions le Parc de l'école, mais aussi et surtout parce qu'elle s'en fichait éperdument, je le savais très bien. Mais au fond, je m'en fichais qu'elle se fichait de ce que je lui disais. Je n'étais pas lui pour me faire apprécier. La seule raison de cette compagnie était le chaos que je pouvais mettre à l'intérieur du château et le plaisir qu'elle prendrait à me voir faire.

Comme c'était étrange la manière dont elle parcourait le parc. Elle n'avait pas l'air de vouloir croiser quelqu'un. Était-ce ma présence qui la rendait nerveuse ? Je ne pense point puisque j'étais invisible, et totalement silencieux... Enfin pour le moment. Mais au fond, j'étais loin d'être un chat apprivoisé, et quiconque pensait que j'étais un être prévisible se trompait pertinemment. Non, la nervosité n'y était pour rien. Elle était seulement une femme solitaire. Sûrement pas appréciée des élèves. Ses cheveux noirs et ses vêtements ne portaient pas à montrer en cette dame quelqu'un d'agréable et d'appréciable.

Nous arrivions enfin dans le Hall de l'école, un immense hall qui présentait à droite deux grandes portes au couleur d'or, ouvertes sur une salle qui paraissait immense à vue d'oeil. Mais cette vision ne me suffisait pas. Alors mon sourire invisible s'agrandit et je m'élevai plus haut dans les airs pour faire comprendre à ma complice que j'avais décidé de ne plus la suivre. Je me plaçai vers elle, toujours invisible, et fit apparaître à ses yeux mes grands yeux et mon sourire bordé de dents aiguisées.

A plus tard, ahahah.

Puis je disparus complètement de sa vue, et aux yeux de tous, pour me diriger à l'immense salle qui s'offrait devant moi. Que pourrais-je bien faire ? Il y avait tant de personnes assises sur ces quatre longues tables...